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Dakar, Dakar, Senegal
Président de l'Association Pour l'Education et la Culture Islamique au Sénégal (A.P.E.C.I.S)

vendredi 30 janvier 2009

Hadj Malick SY: Mystique de la dignité par le travail


Mystique de la dignité par le travail:


Une fois terminées les formalités d'installation, une vie religieuse intense et sans précédent commença à se développer dans le village. Etant au centre de toute activité religieuse, El Hadj Malick SY, moteur du mouvement, assurait personnellement la direction de la quasi-totalité des offices religieux à caractère socio-religieux, tels les mariages, baptêmes, prières funèbres, etc. Au plan cultuel, l'appel à la prière qui, désormais se déroulait dans la mosquée, la première dont il venait de doter le village, incitait les gens à participer aux prières en commun. Ce qu'il y a de particulier à signaler c'est que ce fut lui-même qui faisait l'appel en tant que muezzin pour diriger ensuite la prière en sa qualité d'imam principal. De fait, l'une et l'autre de ces fonctions pouvaient être confiées, par ses soins, à quelques-uns uns parmi ses grands disciples. S'il préférait les assumer, c'était pour que personne ne trouvât de prétexte pour slabsenter lors des prières ou sous-estimer une quekonque fonction de cet ordre. Selon la tradition rapportée par El Hadj Abdouli Aziz SY une fois, son appel à la prière du matin (Salât al-Fajr) fut entendu à Kelle par l'un de ses cousins. Au plan culturel, il assurait exdusivement la dispense de l'enseignement dont la qualité et le niveau, à n'en point douter, très recherchés, exerçaient, dans toutes les régions du pays, une attraction irrésistible. Son savoir encyclopédique, on parle aussi de ses connaissances de différentes langues locales, n'était pas sans contribuer largement à l'accroissement qualitatif et quantitatif du nombre de ses étudiants. Le nombre d'heures qu'il consacrait à l'enseignement, ainsi que le rapportent ses biographes, constitue une donnée éloquente qui illustre assez bien l'atmosphère intellectuelle qui prévallait dans cet environnement. Les cours qu'il commençait le matin, vers 10 heures (waqt ad-duhâ), se poursuivaient jusqu'à 17 heures. L'on trouvait dans le programme qu'il enseignait des disciplines d'une infinie variété telles que:
- l'exégèse coranique (At-tafsir) ; - les sciences du Hadîth (`ulûm al-hâdith) ; - la biographie du Prophète (As-Sîra) ; - le droit islamique (Al-fiqh) ; - la philologie (`ilm al-lugha); - la grammaire (An-nahw) ; - la métrique (Al-`arûd) ; - la mystique (At-tasawwuf).
Les pensionnaires de Ndiarndé venaient de toutes les régions du Sénégal et de Mauritanie, les plus grands effectifs éitant originaires du Walo, du Cayor, du Ndiambour et du Djoloff. Au terme des trois promotions, il a pu former environ deux cents érudits. Voilià ce qui permet de mesurer le degré de résolution et de fermeté de El Hadj Maick SY lorsque, une fois installé à Ndiarndé, ce paisible terroir du Cayor, il décida d'y ouvrir un séminaire. Le péril qui côtoyait son action ainsi que les risques qu'il courait face aux autorités coloniales étaient évidents. Il est à noter toutefois que pendant qu'il assurait la formation de cette élite intellectuelle au foyer de Ndiarndé, El Hadj Malick SY qui n'échappait point à la surveillance stricte à laquelle étaient soumis tous ses pairs, continuait de faire de courts séjours dans quelques villes et villages. Les autorités coloniales ne lui appliquèrent pas, avec toute la rigueur, les mesures interdisant à tout marabout de se déplacer sans autorisation administrative au préalable.

Texte édité dans le cadre du Colloque international sur la vie et l'oeuvre de Elhadji Malick SY, Dakar-CICES, du 18 au 22 mai 2002

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