Qui sommes nous ?

Ma photo
Dakar, Dakar, Senegal
Président de l'Association Pour l'Education et la Culture Islamique au Sénégal (A.P.E.C.I.S)

vendredi 30 janvier 2009

SERIGNE ABDOUL AZIZ SY AL IBN



SERIGNE ABDOUL AZIZ SY AL IBN (Porte-Parole de la famille Sy)


Cheville ouvrière de la famille de El Hadj Malick Sy, Serine Abdoul Aziz Sy est connu pour son caractère réfléchi, sa franchise et son dynamisme.Fils du 1er Khalife de Maodo, Serigne Babacar Sy et de Sokhna Astou Kane, il est né en 1928 à Tivaouane. Après avoir fait ses premières classes en même temps que ses frères, Serigne Mansour et Serigne Cheikh, auprès de Serigne Alioune Gueye, Il fut recueilli très tôt par son père pour en faire son confident et son bras droit chargé de gérer les affaires familiales et l'intendance.
Dahira Nadjina

El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabagh


El Hadj Abdoul Aziz Sy, quatrième fils d'El Hadj Malick Sy, est né en 1904 de Sokhna Safiétou Niang Il eut la chance d'être éduqué par son père ses grands frères et les Moukhadams de son père.Fort de sa formation à l'université de Tivaouane où professaient tout ce que comptait le Sénégal comme de meilleurs enseignants, El Hadj Abdou Aziz Sy fit comme son père des voyages afin de voir ce qu'il y a dans les autres contrées du pays . Ainsi il partit voir un des compagnons de Maodo, Serigne Hady Touré. Pour parfaire sa culture, il fréquenta plusieurs centres d'excellence, notamment celui de Mbacoumé, dans le CayorPuis en 1930 à l'age de 26 ans il partit à Saint- Louis qui était un passage obligé de tout érudits, il y resta jusqu'en 1937 chez Serigne Birahim Diop . Il entreprend le pèlerinage à La Mecque avec son ami Lamine Gueye en 1947. Il acquiert rapidement une réputation de poète et de chanteur en dirigeant les Chœurs des talibés de son père ce qui contribuera à lui assurer une solide popularité parmi les membres de la confrérie.Le rassembleur de toutes les forces sociales ,philosophe, moraliste et poète, il faisait autorité de par sa sagesse et sa culture. Dans ce Sénégal pré et post-indépendance traversé par tous les courants et où tout le monde cherche à se mettre devant, "Dabakh" (qui est bon)a choisi d'être à l'écoute et au service des hommes. Donc à équidistance des leaders politiques selon certaines sources proches de la famille, tout en lui était simplicité, humilité, générosité et disponibilité. En somme, il rassurait.Serigne Abdoul Aziz Sy, c'est aussi le républicain qui n'hésite pas à s'impliquer en temps de crise pour aplanir les divergences entre forces sociales. Le sage de Tivaouane n'était pas un homme qui se taisait quand sa société était en danger. Face aux menaces qui guettent ses compatriotes, il a toujours demandé aux chefs religieux de tenir un langage de vérité à leurs fidèles. Au pouvoir temporel, il a toujours rappelé que rien n'allait plus dans ce pays en raison des hommes faux, corrompus et malhonnêtes exploitant honteusement les populations. Dans le domaine économique, Abdoul Aziz n'échappe pas à la règle et tire de ses fonctions d'appréciables subsides. Il possède plusieurs concessions agricoles, en particulier dans la région de Saint-Louis, dont l'exploitation est assurée par ses talibés. Il s'illustra non seulement par son érudition mais aussi par ses prêches, son engagement pour la cause islamique, ses nombreux écrits en arabe et une importante biographie de son père, El Hadj Malick Sy. Pacifique dans l'âme, humble, courtois et discret, Serigne Abdou Aziz a su tisser dans les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très dense, avec un seul et unique objectif: cimenter la Umma islamique.Effacé, bien qu'eût atteint les limites de l'imaginable. il s'est toujours considéré, preuve d'une rare modestie, comme un simple disciple parmi ceux de son vénéré père. Par son attachement à l'esprit et à la lettre du Coran et de la sounah, il fut l'exemple achevé du soldat de la foi. Par sa présence rassurante, il a su relever, avec beaucoup d'humilité, son illustre prédécesseur. Par la grâce de Dieu, il a été des serviteurs du Prophète qui ont élevé la tolérance au rang de sacerdoce. S'étant toujours préoccupé de la formation religieuse et de l'éducation de base des croyants, Serigne Abdou s'est fait un honneur de contribuer à l'unité et à la concorde entre confréries.Fervent partisan de la paix, il s'est personnellement investi pour en appeler à l'union des coeurs et des esprits.Parler de Serigne Abdou, quelque angle que l'on puisse prendre, ne revient qu'à une chose : "daa baakh" (c'est un homme de bien). Après avoir veillé quarante (40) ans sur l'héritage et le temple de Maodo, il est rappelé à dieu le 14 septembre 1997coicidant avec un brouillard qui a durer toute la journée et pourtant on était en été ce que tout le monde voyait comme étant un signal fort,Dabakh le rassembleur s'en alla ainsi.

Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy “Al Maktoum”


Le mystique et le citoyen du monde


Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy “Al Maktoum” tire un double privilège de son état-civil. La Tidjaniyya, confrérie soufie, est fondée par son homonyme, l'Algérien Aboul Abbas Ahmad At-Tidjani (1737-1815), puis largement propagée par son grand-père, El Hadji Malick Sy, hagiographe du prophète Mohamed (PSL).
Natif de Saint-Louis comme son père, Ababacar Sy, khalife des tidjanes de 1922 à 1957, dont il est le troisième fils, Serigne Cheikh Tidiane Sy est entré dans sa 83-ème année. Il laisse apparaître le parcours d'un guide spirituel qui s'est affranchi du conservatisme, propre à l'islam au Sénégal, pour s'efforcer de se donner une identité propre à lui, celle d'un homme d'ouverture.

Au-delà de la considération tirée de son ascendance (descendant d'El-Hadji Malick Sy, de l'almamy du Rip et du Bour Sine), son influence dans les milieux musulmans sénégalais est le résultat de son itinéraire personnel. Très tôt, Serigne Cheikh Tidiane a tenté de réformer son entourage familial. Il installe le téléphone pour le khalife et commence à habituer son monde au port de la tenue dite occidentale et aux apparitions publiques, le chef décoiffé. Cette ouverture suscite des controverses. Par exemple, chez les religieux, le bonnet est un élément du complet.
Au cours d'une causerie religieuse, le 26 mai 1950 à Tivaouane, le jeune marabout soutenait : “La religion ne doit pas rendre neutre son sujet aux travaux de réforme mondiale. (…) Apprendre ses devoirs religieux et les mettre en pratique n'exclut nullement les travaux manuels et d'esprit qui conduisent à l'amélioration du sort de l'humanité. C'est là un autre champ qu'il ne faut pas fuir pour aucun prétexte”.
Plusieurs registres, intellectuel, social, théologique, politique et économique, caractérisent son parcours. Cette dimension plurielle marque ses conférences publiques ou sa causerie à l'occasion de la commémoration de la naissance du prophète Mohamed (571-622). D'ailleurs, depuis près d'une décennie, le cheikh la célèbre, seul avec ses fidèles aux Champ des courses de Tivaouane (92 Km). Ce Gamou est le troisième organisé, concurremment, à côté de celui de ses frères et celui de ses cousins. La première scission date du début des années 50, suite à un conflit entre Khalifa Babacar et ses demi-frères.
Cette vielle division est intervenue un demi-siècle après le lancement par El-Hadji Malick Sy de la nouvelle impulsion qu'il a apportée à l'anniversaire de la « Mawlidi nabi », en le célébrant avec le « Bourda », le chef-d'Å”uvre de Mohamed Bouchri. Ce sont des écrits panégyriques sur le prophète chantés sur une décade avant la veille du Gamou. Le jour-j, les conférenciers de ces trois pôles commentent le « Khilasu Zahab » ou « Mimiya », Å”uvre majeure de leur aïeul sur la vie du prophète.
Tivaouane est l'attraction des musulmans sénégalais à l'occasion de la célébration du Maouloud. Cette commémoration de la naissance du prophète Mohamed (PSL), la 106-ème édition dans la ville depuis qu'elle a été lancée par El-Hadji Malick Sy. L'avènement de ce savant et mystique (1855-1922) a été annoncé par El-Hadji Oumar Foutiyou Tall comme son successeur à la tête de la Tijaniyya.
Dans sa formation spirituelle, Cheikh Ahmad Tidiane Maktoum revendique “une fidélité sans faille aux enseignements de Serigne Babacar Sy”, son père qu'il prend pour “seul et unique maître spirituel”. Toutefois, il ne cache pas une pleine admiration pour son formateur Serigne Alioune Guèye, ainsi qu'il aime à citer ses autres professeurs de sciences islamiques, l'imam Moussa Niang et Chaybatou Fall. Aussi, rappelle-t-il souvent son passage entre les mains de son oncle paternel El-Hadji Abdoul Aziz Sy et des leçons de diction de ce savant et pédagogue de renom. Ils ont vécu ensemble à Guinguinéo (centre). L'écho des cantiques de Dabbah retentit encore au Sénégal, 10 ans après sa disparition.
Les contemporains de Cheikh Tidiane Maktoum à Tivaouane retiennent de lui “un apprenant surdoué”, un talibé qui récitait sans anicroche ses leçons alors qu'il revenait d'autres occupations pendant que ses camarades apprenaient. Déjà à l'âge de14 ans, il a bouclé prématurément les cycles inférieur et moyen des études islamiques. A 16 ans, il publie son premier livre : “Les vices des marabouts”. Plus tard, il écrivit “L'inconnu de la nation sénégalaise : El-Hadji Malick Sy”. A la trentaine, il effectue son premier voyage à Paris où il vit, bien plus tard pendant cinq ans, une sorte d'exil.
Cette précocité intellectuelle fait lui qu'il joue les premiers rôles dans l'entourage de son père. Aux toutes dernières années du califat de Serigne Babacar, Cheikh animait, sur sa désignation, le Gamou et il était l'interlocuteur des dahiras (cercles de talibés) et des délégations officielles. En ce moment, comme aujourd'hui d'ailleurs, la famille d'El-Hadji Malick Sy, était en conflit. Après le rappel à Dieu du défunt khalife, Serigne Cheikh se sert de cette influence auprès de son père et de son aura propre auprès des muqqadams (dignitaires) et des fidèles pour revendiquer la légitimité dans la succession. Et depuis, il n'a pas lâché prise !
Cette maturité le met en contact avec les hommes politiques avec qui d'ailleurs les relations évoluent en dents de scie. Il fut le fondateur du Parti de la solidarité sénégalaise (PSS, opposition à Senghor), avec divers politiques notamment Ibrahima Seydou Ndao et Me Moustapha Wade, ainsi que le marabout Cheikh Ibrahima Niasse. En 1959, la contestation de résultats électoraux jugés “tronqués” par le PSS et le PAI (gauche) vaudra à Cheikh un séjour carcéral.
Des années plus tard, Senghor le nomme ambassadeur au Caire auprès de la République arabe unie (Egypte et Syrie). La fin ne fut pas prospère. Aux accusations de “fautes de gestion” se mêlent celles d'un “approchement inquiétant avec les milieux arabo-musulmans”. L'inquiétude venait surtout des autorités françaises et des pro-Français dans l'entourage de Senghor. Un fait : le marabout-ambassadeur développait la coopération culturelle et faisait venir des milliers d'ouvrages à destination des arabisants sénégalais.
“Au risque de me répéter, je vous rappelle que votre rôle est avant tout d'étudier et d'organiser la nature qui est en nous et hors de nous, pour l'avènement de la justice, de la bonté et de la paix”, déclarait-il au cours d'une conférence religieuse, en mai 1961 à Rufisque.
Avec les régimes successifs avant et après l'indépendance, son parcours politique est parsemé de contacts et de distances. Mais, chez les intellectuels notamment les lettrés en arabe, Serigne Cheikh Tidiane incarne le renouveau dans l'islam au Sénégal. En 1955, le jeune marabout tidjane monte l'Association éducative islamique en même temps qu'il lance le journal « L'islam éternel ». Ainsi, multiplie-t-il les conférences thématiques sur l'islam, la société, la science, la culture et la politique. Son vieil auditoire se souvient de celle portant sur “Islam et négritude”.
“En lui, Cheikh Tidiane, s'est réalisée la double quête de l”'Insanoul kamil” (l'homme parfait) dans la perspective islamique : cet être spirituel qui vivra pour Dieu seulement en duo avec l'être terrestre qui travaillera et se battra comme s'il ne devra jamais quitter ce bas monde”, écrivait, dans le journal Le Monde islamique, octobre 1995, Cheikh Abdoulaye Dièye.
“Poète moi-même, j'ai déjà trop jeune été émerveillé par la pureté et l'originalité de son style et la noblesse que véhiculait sa poésie. Son tout est poème, finesse et intelligence et le perçoit bien à travers ses sorties. De son habillement à son gestuel en passant par son verbe évocateur”, ajoutait le défunt religieux et homme politique sénégalais.
Mystique, intellectuel et politique, Cheikh Tidiane garde à son tableau de chasse la figure de l'homme d'affaires. Producteur d'arachides dans le Saloum (centre), il s'est ensuite intéressé à l'industrie (huilerie et tomate conservée) avant de devenir actionnaire majoritaire dans l'unique cimenterie du pays à l'époque, la SOCOCIM à Rufisque. Sa brouille avec le régime d'Abdou Diouf lui vaudra bien des ennuis dans ce portefeuille. Aussi, sont évoqués ses intérêts passés dans les secteurs du transport.
Aujourd'hui, le poids de l'âge et l'étendue des responsabilités le confinent à plus de retrait que jamais. N'empêche, ses détracteurs voient toujours son inspiration à travers les manifestations du Dahira moustarchidin wal moustarchidati, le mouvement de jeunes dirigés par son fils Serigne Moustapha Sy. Serigne Cheikh est leur guide spirituel, même si lui-même être leur condisciple dans le legs de Khalifa Ababacar Sy.
Bacary Sambe, docteur en sciences politiques et chercheur à la Maison de l'Orient méditerranéen, Université Lumière Lyon2, relevait dans un article que “Cheikh Ahmed Tidiane Sy Maktoum fut, lui aussi, présenté par les éditions Dâr Makbat al-Hayat de Beyrouth en ces termes : 'il est actuellement parmi les hommes qui oeuvrent pour l'intérêt des musulmans et de l'humanité. Il bénéficie de l'estime et de l'amitié sincères de tous les leaders du monde arabe. Ils l'estiment pour sa vision, ses qualités humaines et sa sagesse politique”.
Dans une analyse datée de septembre 1995 consacrée aux relations entre l'islam et le monde occidental, suite à une appréciation positive du Prince Charles d'Angleterre sur la contribution de la religion musulmane dans le progrès de l'Europe, Cheikh Tidiane Sy le soutenait ainsi que “Ce n'est pas parce qu'il y a des incultes parmi les Occidentaux et des révoltés parmi les Musulmans que tout doit s'écrouler. Il faut aider les uns et les autres à être moins récalcitrants”.
Cependant, après le déclenchement de la guerre en Irak, par les forces anglo-américaines, le chef religieux sénégalais avait vivement protesté contre les divers soubassements de l'attaque armée. Le jeudi 15 mai 2003, à l'occasion du Gamou, il plaidait pour une réforme des systèmes internationaux. “Les systèmes financiers, politiques et religieux sont tous mal fichus. On ne peut pas mondialiser la bêtise ! Le constat d'échec des systèmes est patent. Ceux qui prônent la mondialisation, eux-mêmes, s'y perdent tous les jours”.
“L'homme est le premier projet de Dieu et sa dernière créature. A travers lui, le Seigneur témoigne de son omniscience que tout fidèle doit méditer. Le règne de l'aveuglement généralisé rend nécessaire pour le musulman un retour aux sources divines : Allah, le prophète et le coran. Tout ce qui peut sauver l'être humain, c'est sa détermination à prêter attention aux pouvoirs du Seigneur et Dieu a fait de son envoyé (le prophète Mohamed) un sol vierge pour l'avènement du coran”.
Au dernier Gamou, le 1er avril 2007, Serigne Cheikh Tidiane Sy Maktoum invité les adultes, en particulier les maîtres coraniques, à savoir “se comporter convenablement avec les enfants, à être gentils avec eux”. “Il y a en qui ne savent que gronder ou violenter les enfants alors que cela ne se fait pas. Tout comme il est formellement interdit, en islam, de transformer les enfants en mendiants errant en guenilles dans les rues. D'ailleurs, pour faire exaucer un vÅ”u personnel, passons par les enfants”.
Serigne Cheikh, c'est surtout la maîtrise de la parabole comme méthode d'éducation allusive. Il la couple souvent avec l'humour ou la dérision. “Tâchez-vous d'apprendre l'arabe classique, la langue du prophète qui est aussi celle de l'au-delà parce qu'on n'y parlera ni le français ni je ne sais quoi”.

SERIGNE MANSOUR SY Borom Daara-Yi


SERIGNE MANSOUR SY Borom Daara-Yi
Ciment de la famille Sy, homme d'ouverture et de culture, professeur emerite de Daaras, Homme de bonne volonte connu par sa generosite et sa disponibilite, Homme de dialogue et de paix, Serigne Mansour Sy Borom Daarayi enrichit les hommes et s'enrichit de leur contact, il est toujour a l'ecoute de ses semblables qu'il sait reconforter, aider et soulager en partageant quotidiennement leurs preoccupations. Serigne Mansour Sy Borom Daarayi reste attaché a Tivaouane, a la finition de ses chantiers, a l'education des Talibes, a la consolidation de l'unite d'une famille don-t il est aujourd'hui l'aine autant que le symbole et la conscience. C'est surtout cela la mission qu'avait entame son pere et predecesseur El Hadj Abdoul aziz Sy Dabbakh (RTA), don-t il est le continuateur de l'oeuvre de rassemblement non seulement de la famille Sy mais surtout de la UMMAH ISLAMIQUE.

Seydi Moustapha Sy Djamil


Seydi Djamil

Sa vie exemplaire tient en trois "D" : Discrétion, Droiture morale, Dignité. le tout donne Seydi Djamil beau ou Jâmil pour les lettrés arabes.Son destin ne pouvait pas ne pas être singulier puisque Dieu, dans sa volonté et son Pouvoir Absolu, en avait fait le fIls aîné de l'illustre Serigne Babacar SY, khalife des khalifes, et le premier petit fils du vénéré Cheikh Seydi El Hadji Malick SY (RTA) le propagateur, infatigable et irremplaçable de la Tarikha Tidiane au Sénégal.Né sous une bonne étoile aux croisées des routes de l'intelligence et de la foi éclairante et apaisante, Cheikh Seydi Mouhamadou Moustapha SY eut le privilège rare d'assumer, dès sa naissance, deux héritages, celui de Mawdo Malick le Fondateur de la prodigieuse Ecole de Tivaoune et celui de Malick SALL la fierté de la prestigieuse Ecole de Louga. Béni par deux de ses grands – pères, inspiré par son père, le khalife au bonnet carré légendaire » et couvé par son oncle El Hadji Mansour SY Malick sorti de la grande école du Souffisme,Cheikh Seydi Mouhamadou Moustapha SY eut un itinéraire, un destin exceptionnel marqué du sceau de la sagesse et de l'érudition sous sa forme la plus pure et la mieux achevée.En le surnommant affectueusement "Seydi Jâmil", son père et ami. El Hadji Abdoul Aziz SY Dabakh, le khalife bien aimé, sublima la beauté physique et morale de celui qui fut un modèle d'élégance et plus fondamentalement une Conscience et une référence exceptionnelles. En effet, dédaignant le privilège de la naissance alors qu'il pouvait s'en prévaloir, refusant systématiquement toute forme de compromission, constamment attaché au culte des valeurs morales sociales et spirituelles, drapé d'humilité et de piété, Seydi Djami! s'éleva et s'imposa par ce qu'il est convenu d'appeler son "style propre" fondé sur une méthode d'action à nulle autre comparable; une éducation spirituelle d'une richesse exceptionnelle, s'appuyant sur une générosité d'esprit et de cœur touchant les limites du sublime. En somme, une grande et belle âme au service d'une noble cause; la seule qui résiste à l'usure du temps et des épreuves.La seule qui ne s'éteindra jamais!Ainsi, Seydi Djami! fut, à tous points de vue, une exception. Son mérite sinon son miracle fut d'avoir conquis tous les cœurs sans sortir de sa maison transformée en "Daara" où toutes les intelligences et toutes les consciences se sont rencontrées et exprimées.Le culte de la vérité fut sa nourriture quotidienne. Sa seule occupation et préoccupation, sa seule ambition et mission quelle noblesse fut d'être le gardien zélé et inspiré, écouté et respecté de l'héritage de Cheikhna Ahmad At-Tijani A Chérif (RTA) et de Cheikh Seydi Hadji Malick SY et de ses dignes fIls. Tout dans son action portait le cachet de l'originalité, mieux de l'authenticité. Sa force tenait de son détachement absolu par rapport aux tentations et tractations matérielles. Assurément, Seydi Djami! Le "rare" symbolisait la beauté, la pureté morale et la densité spirituelle. Sa "beauté fut toute majesté et sa majesté fut toute beauté". Soldat de l'Islam et serviteur de la Tarikha, il n'a jamais varié dans son discours et son attitude, jamais transigé sur les principes, jamais fermé sa porte. Le respect qu'il imposait par sa haute stature morale connue et reconnue de tous était égal au respect qu'il donnait à tous.En vérité, naviguant sereinement au milieu des eaux troubles et assumant son sacerdoce avec la grandeur propre aux Elus, Seydi Djamil a, de toute évidence, honoré Seydina Mouhammad ( PSL) et sa Sounna, Cheikhna Ahmad At Tijani (RTA) et sa Tarikha, Cheikh Seydi El Hadji Malick SY ( RTA) et son école dont Tivaouane la Sainte reste le point d'ancrage et la référence suprême. Seydi Djamil est finalement parti sans partir.

El Hadj Habib Sy


El Hadj Habib Sy

Fils benjamin de Maodo et de Sokhna Safiétou Niang est né en 1906 Il fut formé à la Zawiya de Tivaouane en même temps que les talibés de son père ce qui lui a valu d'être parmi les meilleurs intellectuels de l'Afrique Noire car détenant toutes les connaissances enseignées à TivaouaneA l'image de son père ,El Hadj Habib Sy vivait à la sueur de son front, refusant ainsi de vivre des hadiyas des talibés ainsi il était un grand cultivateur et commerçant.Sur le plan politique, El Hadj Habib Sy, s'est placé dès le début sous l'obédience de son frère Mansour Sy et accorde toutes ses sympathies politiques au mouvement Socialiste Sénégalais de M. Lamine Gueye. Depuis le décès de ses deux frères aînés, il suit les directives du nouveau Khalife Abdoul Aziz dont il reste le fidèle supporter.II était modeste, discret et surtout très effacé ou plutôt il savait s'effacer devant ses frères aînés. C'était sa façon à lui d'assumer l'héritage de son père et de renforcer l'esprit d'équipe et de famille si nécessaire à l'unité de Tivaouane. Ses apparitions furent plutôt rares puisqu'il choisit de vivre souvent à l'extérieur et de consacrer l'essentiel de son temps à prêcher la bonne parole et à cultiver la terre. En cela, El hadji Habib Sy ne faisait qu'emboîter le pas à son père qui développa à Ndiardé une expérience fort originale : la transformation des talibés en cultivateurs productifs. Fin lettré comme tous les fils de Mado, El Hadj Habib ou Thiat, comme aimait à l'appeler affectueusement sa famille, a laissé à la postérité, des écrits de belle facture qui font l'émerveillement des fins lettrés mais aussi la fierté de la grande école de Tivaouane. Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d'humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d'effacement, de dévouement et de dépassement.El Hadji Habib Sy attaché au culte de l'humilité et de la vérité - qu'il savait dire et au nom de laquelle il mettait un point d'honneur à combattre toute forme d'injustice , a honoré, à sa façon, l'illustre famille à laquelle il appartient et, bien entendu, la Tarikha tidiane dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué. Né en 1906 à Tivaouane, il a été formé dans la "daara" de son père, Mawdo Malick SY, qui l'initia très tôt à la mystique tidjane. Ayant assimilé toutes les leçons sans lesquelles aucune ascension vers la sainteté n'est possible, Sergine Habib SY devait entreprendre une salutaire action consistant, au-delà du Sénégal, à porter loin la parole de Dieu. Aussi, il figurait parmi les chefs religieux sénégalais ayant le plus de talibés dans les pays de la sous région.Serigne Habib SY était partout connu en Afrique de l'Ouest, surtout en Gambie où ses inconditionnels se comptent par milliers. Ceux-ci, comme leurs condisciples sénégalais, voyaient à travers leur guide religieux, un modèle de croyant. En effet, vis-à-vis de Dieu, il avait le souci d'appliquer scrupuleusement les recommandations et d'éviter totalement les interdits.A l'endroit du Prophète Mouhamed (PSL), Serigne Habib Sy n'a jamais entrepris d'innover dans la Sunna, s'évertuant à observer rigoureusement les enseignements du Meilleur de Tous (PSL).Fin lettré comme tous les fils de Maodo, El Hadji Habib a laissé à la postérité des écrits de belles factures qui font l'émerveillement des autres lettrés mais aussi la fierté de la Grande Ecole de Tivaouane.El Hadji Habib SY s'attachait au culte de l'humilité et de la vérité qu'il savait dire au nom de laquelle il mettait un point d'honneur à combattre toute forme d'injustice, à honorer à sa façon l'illustre famille à laquelle il appartenait et bien entendu, la " Tarîqa Tidjane " dont il fut un serviteur fidèle, dévoué et distingué. Sa vie fut un modèle de droiture morale, de sobriété et d'humilité. Il faut être grand pour donner un tel exemple d'effacement, de dévouement et de dépassement. Son rappel à Dieu, en 1992, à Paris, est jusqu'à présent une blessure difficile à cicatriser à Tivaouane. En témoignent les inconditionnels qui, fréquemment, viennent se recueillir près de sa tombe, visiter sa famille et se souvenir. Serigne Habib SY, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était la probité faite homme.De son vivant, le fils cadet de Mawdo Malick a profondément marqué les fidèles qui aimaient le citer en exemple pour ce qui est de la constance et de la permanence dans l'adoration de dieu. Les méditations auxquelles il s'adonnait régulièrement limitaient ses interventions en public. Mais à chacune de ses sorties, Serigne Habib a montré qu'il s'avait bien relayé ses aînés dans la délivrance du message de la maison de Tivaouane dont la préoccupation est d'aimer, de célébrer et de suivre en tout le Prophète.

SEYDI AHMED SY

SERIGNE AHMED SY
Fils aine de El Hadj Malick Sy (RTA) et de Sokhna Rokhaya Ndiaye (RTA), Seydi Ahmed Sy (RTA) naquit en 1883 a Saint Louis du Senegal.Il grandit sous l'ombre de son pere qu'il avait tres tot commence a accompagner dans nombre de ses deplacements a travers le pays. Seydi Ahmed Sy fut surtout connu pour son erudition tres precoce, pour son ardeur au travail ainsi que par son sens tres pousse des responsabilites: " Il accomplissait toujours la plus grosse part du travail au champ et assimilait ses lecons le premier. Seydi Ahmed Sy etait a la fois l'intendant et le confident de son pere qui avait beaucoup d'estime et de consideration a son egard. Bien avant les evenements de 1914, et comme pour preparer sa succession, Seydi El Hadj Malick Sy avait un jour fait parvenir a Seydi Ahmed Sy un document contenant des secrets tres importants. Au jeune Babacar qui avait presente ledit document a son frere aine Seydi Ahmed celui ci repondit: " Notre venere pere vous a dit de me remettre ce document si important. Mais je vous le retourne car il vous revient. Mon destin est de partir et je ne serais pas l'heritier. Notre pere fait son devoir, mais Dieu le veut autrement".Lors de son dernier entretien avec Serigne Babacar Sy, Seydi Ahmed n'avait pas manqué de formuler de ferventes prieres en faveur de celui qui allait devenir le premier et digne Khalife de Maodo: " Au revoir! Oh toi fils de Malick. Que le maitre du trone te protégé a l'interieur (batinan) comme a l'exterieur (Zahiran). Qu'il te protégé de tous les mefaits des campagnes comme des villes. Que ton elevation vers le sommet ne soit jamais interrompue…" Lorsque les evenements de 1914 (La Premiere Guerre Mondiale) eclaterent, Seydi Ahmed etait deja marie et pere de deux filles. Mais il continuait toujours de vivre aupres de son pere qu'il secondait et assistait efficacement dans tous les domaines.Et cela devait durer jusqu'au jour ou Seydi El Hadj Malick Sy fut amene a prendre la decision que l'on sait: Son incorporation dans l'armee francaise lors de la premiere guerre mondiale Durant laquelle il disparut a la bataille de Salonique en Grece en 1916.

Hadj Malick SY: Mystique de la dignité par le travail


Mystique de la dignité par le travail:


Une fois terminées les formalités d'installation, une vie religieuse intense et sans précédent commença à se développer dans le village. Etant au centre de toute activité religieuse, El Hadj Malick SY, moteur du mouvement, assurait personnellement la direction de la quasi-totalité des offices religieux à caractère socio-religieux, tels les mariages, baptêmes, prières funèbres, etc. Au plan cultuel, l'appel à la prière qui, désormais se déroulait dans la mosquée, la première dont il venait de doter le village, incitait les gens à participer aux prières en commun. Ce qu'il y a de particulier à signaler c'est que ce fut lui-même qui faisait l'appel en tant que muezzin pour diriger ensuite la prière en sa qualité d'imam principal. De fait, l'une et l'autre de ces fonctions pouvaient être confiées, par ses soins, à quelques-uns uns parmi ses grands disciples. S'il préférait les assumer, c'était pour que personne ne trouvât de prétexte pour slabsenter lors des prières ou sous-estimer une quekonque fonction de cet ordre. Selon la tradition rapportée par El Hadj Abdouli Aziz SY une fois, son appel à la prière du matin (Salât al-Fajr) fut entendu à Kelle par l'un de ses cousins. Au plan culturel, il assurait exdusivement la dispense de l'enseignement dont la qualité et le niveau, à n'en point douter, très recherchés, exerçaient, dans toutes les régions du pays, une attraction irrésistible. Son savoir encyclopédique, on parle aussi de ses connaissances de différentes langues locales, n'était pas sans contribuer largement à l'accroissement qualitatif et quantitatif du nombre de ses étudiants. Le nombre d'heures qu'il consacrait à l'enseignement, ainsi que le rapportent ses biographes, constitue une donnée éloquente qui illustre assez bien l'atmosphère intellectuelle qui prévallait dans cet environnement. Les cours qu'il commençait le matin, vers 10 heures (waqt ad-duhâ), se poursuivaient jusqu'à 17 heures. L'on trouvait dans le programme qu'il enseignait des disciplines d'une infinie variété telles que:
- l'exégèse coranique (At-tafsir) ; - les sciences du Hadîth (`ulûm al-hâdith) ; - la biographie du Prophète (As-Sîra) ; - le droit islamique (Al-fiqh) ; - la philologie (`ilm al-lugha); - la grammaire (An-nahw) ; - la métrique (Al-`arûd) ; - la mystique (At-tasawwuf).
Les pensionnaires de Ndiarndé venaient de toutes les régions du Sénégal et de Mauritanie, les plus grands effectifs éitant originaires du Walo, du Cayor, du Ndiambour et du Djoloff. Au terme des trois promotions, il a pu former environ deux cents érudits. Voilià ce qui permet de mesurer le degré de résolution et de fermeté de El Hadj Maick SY lorsque, une fois installé à Ndiarndé, ce paisible terroir du Cayor, il décida d'y ouvrir un séminaire. Le péril qui côtoyait son action ainsi que les risques qu'il courait face aux autorités coloniales étaient évidents. Il est à noter toutefois que pendant qu'il assurait la formation de cette élite intellectuelle au foyer de Ndiarndé, El Hadj Malick SY qui n'échappait point à la surveillance stricte à laquelle étaient soumis tous ses pairs, continuait de faire de courts séjours dans quelques villes et villages. Les autorités coloniales ne lui appliquèrent pas, avec toute la rigueur, les mesures interdisant à tout marabout de se déplacer sans autorisation administrative au préalable.

Texte édité dans le cadre du Colloque international sur la vie et l'oeuvre de Elhadji Malick SY, Dakar-CICES, du 18 au 22 mai 2002

El Hadji Malick SY (1853-1922)


L'itinéraire de El Hadji Malick SY (1853-1922), ses études et sa formation (1858-1888) et son pèlerinage à la Mecque (1888) analysés à travers l’environnement social et politique de l’époque dominée par la fin des chefferies traditionnelles et la mise en place de l’ordre colonial permettent d'analyser la stratégie du saint homme en mettant en exergue le fondement de sa doctrine. Issu d'une famille modeste, El hadj MaHck SY est né à Gaya en 1853. Très jeune, il apprit à lire le Coran qu'il mémorisa au bout de sept ans. Toujours à la recherche du savoir, il étudie le droit islamique et la grammaire arabe. Par ailleurs, pour gagner sa vie et entretenir sa famille, il décide de cultiver la terre. Il effectue le pèlerinage à la Mecque (1888). Ce séjour aux lieux saints a accru sa notoriété et lui a permis d'entreprendre dès son retour au Sénégal, une œuvre d'islamisation fondée sur: - La création de foyers d'enseignement du Coran pour une meilleure diffusion de la culture islamique au Sénégal ; - L'édification de mosquées à travers le pays. Il va initier une nouvelle vision du monde et une nouvelle action s'inspirant des fondements doctrinaux de l’islam. Sa doctrine repose sur le développement communautaire, la quête permanente du savoir et la mystique de la dignité par le travail. Sa vie est ponctuée de pérégrinations le conduisant tour à tour de Saint-Louis à Ndiarndé puis à Dakar et se termine par son installation définitive, à Tivaouane où il s’éteint le 27juin 1922
Quête du savoir:
L'importance du savoir dans la doctrine de El Hadj Malick SY est d’une évidence telle qu’il semble à plusieurs endroits constituer le pivot central autour duquel il fait graviter tout son système. En effet, selon lui, c’est le savoir qui assure, sans travestissement, la permanence la plus durable des valeurs dans le vécu collectif. Certes, l'Islam était très répandu dans le pays. On y trouvait des mosquées ; les écoles coraniques étaient assez nombreuses et bien fréquentées. Des foyers de culture islamique centenaires existaient dans les régions du Cayor et au Fouta notamment, mais au gré des contacts qu'il eut avec les différentes populations du pays, El Hadj Malick SY constata que, vénéré, le marabout ou le religieux ne guidait pas toujours ses disciples. Pour corriger une telle tendance, El Hadj Malick SY, qui estimait que l'accès des disciples à l'écriture semblait être un grand secours pour le rétablissement des valeurs morales et intellectuelles de l’Islam, essaya de rétablir le contact entre le croyant et les sciences islamiques, par la conception et l’expérimentation d’une doctrine reflétant fondamentalement l'idéal islamique. Ainsi, harmonieusement bien articulée, la doctrine de base qu'El Hadj Malick SY conçut et enseigna dès son établissement à Ndiarndé, ne tarda pas d'attirer beaucoup de monde vers cette localité. Mais ce fut surtout sa ténacité qui lui permit de venir à bout des difficultés qui menaçaient de lui barrer le chemin. Cest ainsi qu'il se fit obligation d'assurer personnelleement l'enseignement et l'éducation, deux volets fondamentaux de sa doctrine. Le voici concrètement à l'œuvre tel qu'il apparaît dans sa vie quotidienne à Ndiarndé, selon l'un de ses biographes, fils et calife, El Hadj Abdoul Aziz SY.


Par le Professeur Rawanwe MBaye

Expansion de la tarikha tidjane : page 2

Beaucoup d’adeptes de la voie spirituelle ou de candidat à la sainteté flanchent et tombent dès la première étape du chemin, pour avoir associé à Dieu leurs intérêts, leur âme, ainsi que la recherche déguisée de la gloire et de la renommée. En réalité, par le biais de cette Association secrète, nombre de marabouts ont donné à Satan, le moyen de les induire en erreur en les corrompant par toutes sortes de vanités, comme l’a indiqué le Cheikh Omar Tall du Fouta. Ces marabouts, poursuit le grand cheikh de la Tidianya, s’égarent alors et ils égarent les autres en les entraînant avec eux. Pour avoir les chances de réussir dans sa quête de Dieu, l’itinérant devrait par conséquent s’appliquer, avec l’aide d’Allah, à vider son cœur du monde. Ce qui ne signifie pas renoncé au monde. Il s’agit plutôt d’un détachement du cœur qui peut aller de pair avec l’exercice d’un travail pour ne pas être à la charge de la communauté et pour aider les autres. Même les cheikhs ou plus prosaïquement les Serignes, a déclaré El Hadji Omar Tall, «doivent exercer une activité pour subvenir à leurs besoins». «Préférer Allah à toute chose», a encore souligné le cheikh Sénégalais de la voie tidianya, «doit être, pour le disciple qui désire l’initiation, le principe et la fin de ses désirs. Pas un seul instant de sa vie ne doit être consacré à autre chose. Penser à autre chose, c’est retrouver l’intérêt et la disposition. Le disciple doit se réserver à Allah en toute action dans le seul but de le glorifier, de le louer et de le remercier».Si l’itinérant cherche autre chose, Dieu lui retourne sa dévotionCette punition peut se traduire par des succès et beaucoup de gloire dans ce bas monde. Ce qui n’a rien à voir avec le pouvoir initiatique et la sainteté. A la lumière de ces dernières observations, il est possible de comprendre pourquoi des saints de son temps et après lui pouvaient ne pas connaître le rang spirituel du cheikh Ahmed Tidiani. Les grands saints des époques précédentes connaissent cependant l’existence du pôle caché avant l’avènement de son futur détenteur. Seulement, selon les gnostiques de la Tidianya, hormis l’Imam Ali Ibn Abû Talib, les pôles Abd Al-Salâm Ibn Mashîsh ( l 3e siècle) et Abdoul Khâdr Dieylanî (12e siècle) et quelques autres saints supérieurs, aucun pieux serviteur ne savait la description physique avant ou après du pôle caché, Toutefois, à l’Assemblée secrète des saints (Dîwan awliya) qui se tient chaque nuit de vendredi, les participants ,qui se trouvaient dans le cercle proche du prophète voyaient au-dessus d’eux un siège réservé occupé par un personnage fait de lumière. C’était le cheikh Ahmed Tidiani.En se référant, toujours au cheikh Al-Murtada, El Hadji Omar Tall, on peut esquisser un descriptif. Le cheikh a souligné en parlant de Mohammed (psl) et de AT- Tidiani : «J’étais déjà Prophète alors qu’Adam était entre l’eau et l’argile».La grande figure Sénégalaise de la mystique musulmane ajoute : «... Le Sceau des saints reçoit non seulement l’influx mohammadienne par l’intermédiaire des Prophètes, mais il reçoit encore un influx particulier de l’essence de Mohammed (PsI), directement et sans qu’il passe par les autres Prophètes. Il s’ensuit que tous les influx prophétiques d’abord émanés de la lumière mohammadienne convergent donc vers lui et que c’est lui seul qui les dispensera aux saints».Le cheikh Ahmed Tidiani lui-même a parlé de sa station et de son grade spirituels en déclarant que le Sceau répand les influx évoqués, en priorité sur les membres de sa Tarikha, puis sur les cheikhs des autres voies.A une question d’un de ses proches disciples, le cheikh Mohammed Khâly, maître d’El Hadji Omar aux lieux saints, AT Tidiani a aussi répondu: «Le pôle caché c’est celui que Dieu a caché à toutes ces créatures même aux anges et aux Prophètes, sauf au seigneur de l’Existence (Mohammed Psl)». En clair, le fondateur de la tidianya faisait savoir à son grand disciple : «Qu’en effet, l’influx particulier du sceau, qu’il a reçu directement de la réalité mohammadienne, et qu’il répand ensuite sur les membres de sa confrérie, les Prophètes n’en ont pas conscience; et cela parce que le sceau a une source (mashrab} en commun avec eux (c’est-à-dire directement dans la réalité mohammadienne}.
Dahira Nadjina

La Tarikha Tidjane : Une Voie Soufie qui méne vers le Createur

La Tarikha Tidjane : Une Voie Soufie qui méne vers le Createur
A l’ occasion de la célébration du Maouloud, Le Messager vous propose un voyage initiatique à travers les méandres de la Tidjania. Nous allons d’abord parler de la voie avant d’évoquer le fondateur Cheikh Ahmed Tidjane Cherif (RTAA), El hadji Omar Tall, El Hadji Ibrahima Niass et boucler la boucle par El Hadji Malick Sy l’un des piliers de La Tidjania au Sénégal.La Tidianya est une voie d’origine maghrébine, qui a pour fondateur Seydina Cheikh Ahmed Tidiani, né en Algérie en 1737 et décédé à Fès en 1815. La Tidianya est l’une des dernières voies soufies à faire leur apparition. Pour mieux comprendre cette confrérie, il faudra toujours prendre en compte un fait : les tidianes croient au caractère spécifique de leur voie. Ils fondent cette croyance sur une similitude et une comparaison. Les musulmans voient en l’Islam la dernière religion révélée et la récapitulation des messages divins précédents. De même, les tidianes considèrent leur confrérie comme l’aboutissement de toutes les voies antérieures. De plus, pour eux, Seydina Cheikh Ahmed Tidiani est le sceau des Saints, Khâtim al-awliyâ, comme Mohamed celui des Prophètes Khâtim al-anbiyâ. En fait, cette confrérie essaie d’opérer une « révolution » du soufisme dans les pratiques et les conceptions. Elle veut marquer une rupture dans la pratique du mysticisme. Il ne s’agira plus du soufi enfermé ou retiré dans le désert loin des préoccupations « temporelles », mais du mystique essayant de traduire la force du zikr et de la prière en moyen d’affronter le quotidien. Comme en témoigne Cheikh Al Khalifa dans un célèbre vers, en parlant de Cheikh Ahmed Tidiani : « Il a éduqué, ses disciples, sans khalwat (retraite spirituelle), jusqu’à ce qu’ils empruntent le droit chemin, Dieu l’a vraiment comblé de ses dons ». Dans l’enseignement de la Tidianya, il y a un grand souci de conformité aux préceptes de l’islam. Le Cheikh avait largement insisté sur ce point, comme en attestent les ouvrages des Mukhaddams.Selon le célèbre Amadou Hampâthé Bâ, membre de la confrérie, la Tidianya «correspond aux conditions de notre époque » et qu’elle « présente une analogie parfaite avec les trois piliers de l’enseignement des Oulémas à savoir Imân, Islâm et Ihsân (la Foi, la Soumission et la Bienfaisance). Au regard de l’importance des invocations (zikr), dans la pensée soufie, les tidianes en ont fait le fondement même de leur confrérie.Les enseignements qu’il convient de tirer de l’itinéraire du fondateur de la Tidianya jusqu’à sa rencontre avec le Prophète (psl) sont essentiels pour qui emprunte la voie spirituelle.Le premier est que Cheikh Tidiane n’a jamais cherché à se faire valoir ou à faire du prosélytisme autour de sa personne. Pareil enseignement a été mis en exergue pour les disciples, par la grande figure sénégalaise de la Tidianya, El Hadji Omar Tall , dans son ouvrage spirituel «AL Rimah» (Livres des lances). Le Cheikh AL-Murtada y dit en effet: «Le disciple qui cherche à se faire valoir avant d’avoir terminé son initiation, ne fera rien de bon». Il poursuit plus loin: «Ce qu’il faut c’est être droit et sincère, rester humble malgré l’acquisition de certaines vertus, se considérer comme toujours imparfait et très loin d’égaler les saints, s’en remettre à Allah, demeurer attentif devant le but à atteindre...» Le deuxième enseignement réside dans la transmission à Cheikh Ahmed Tidiani des modalités de sa mission au service d’ Allah .Un autre enseignement peut être relevé sur les modalités de la vision du Prophète par les saints, les gnostiques et les vertueux. Le Cheikh El Hadji Omar Tall s’y est étendu dans le livre précité. Il souligne : «On peut voir le Prophète (Psl) sous deux formes : sous l’aspect qu’il avait en ce monde, tel que le virent ses compagnons, ou sous l’aspect de son «essence» la sainte, pour les gnostiques précisément. C’est une lumière qui emplit entièrement le monde. Le gnostiques, lui, voit cette lumière grâce à son intelligence. Cette «essence» peut aussi être «incarnée» par certains Cheikhs, auxquels le Prophète fait cet honneur et donne cette marque de distinction».Il est difficile d’expliciter par des mots ce que recouvre la qualité de Sceau suprême de la sainteté que le Très Haut a réservé au fondateur de la Tidianya Certains auteurs et orientalistes comme Michel Chodkiewicz ont cru pouvoir l’attribuer au grand maître arabo-andahlou Muhyi Dîne Ibn Arabî, alors que ce dernier ne l’a pas revendiqué de façon claire et nette. D’autres auteurs confèrent ce statut à Jésus fils de Marie à son retour à la vie terrestre sous le nom AL MAHDI.En présentant la hiérarchie des saints selon les ordres mystiques, comme la Tidianya ou les Akbariens, on peut donner une idée de la station de Cheikh Ahmed Tidiani.Les saints sont d’abord un «signe» de Dieu sur terre. Ils occupent une position privilégiée aux yeux de Dieu qui a effacé de leur vue les visages de la multiplicité.Les saints de Dieu portent en eux les secrets du Très-Haut et sont la source de sa lumière. Pour revenir à la station élevée de Cheikh Ahmed Tidiani , soulignons que la hiérarchie des saints est toujours pyramidale. Au sommet, selon les guides de la Tidianya il y a, à chaque époque, le pôle suprême des saints (ou pôle du Temps. Ensuite viennent les quatre piliers (Maftâtil Kounoudji) qui sont des singuliers (afrad). Si le pôle (Khoutbou) quitte corporellement ce monde, il est remplacé par un des quatre piliers. Celui-ci est à son tour remplacé par un saint provenant d’un troisième rang formé par les saints gnostiques parfaits (arifs kaamil).Nul, hormis le Pôle lui-même, ne peut savoir ou mesurer la station de la polarité (martthaba khoutbou). Le Pôle suprême n’a pas le droit de parler de lui. Il est soigneusement caché par Dieu, et il ne se fait connaître qu’a de rares élus. Son degré spirituel (makhama) réside dans sa grande proximité avec le Prophète au niveau de l’âme, du cœur et de l’esprit. Le Pôle possède le savoir qui existait avant la création du monde et après cette création. Il possède les secrets des Noms de Dieu et le savoir de l’essence et de l’existence. Il regarde aussi l’essence de l’existence par l’intermédiaire du makhama (degré, position) du Prophète.Leur connaissance embrasse aussi le pourquoi des choses qui arrivent, ce qui précède et ce qui vient après, les positions des étoiles, le savoir conforme à la dévotion à Dieu, l’état des esprits (rouhs) et leur progression, le secret des créatures, le monde du mystère, la connaissance des lettres célestes (Alif, Lam, Kâf...) commençant certaines sourates du Coran.Mais la possession de toutes ces connaissances n’est pas tout. Le saint absolument accompli doit également accéder aux lumières de ces connaissances. Pour cela, il doit abandonner tous les dons déjà acquis, faire comme s’il recommençait à zéro, comme s’il ne connaissait rien. Il ne demande, aussi, rien à Dieu, à part de l’assister pour avoir la paix, être maintenu sur la voie droite et arriver à lui.
Dahira Nadjina